LES STAGES POUR JEUNES CRITIQUES 2018-2021
Rapport
Par Jean-Pierre Han, directeur des stages
La tenue de stages pour jeunes critiques, qui est l’un des fleurons de l’activité de l’AICT, s’avère, d’année en année, de plus en plus difficile, en raison notamment des difficultés financières que connaissent la plupart des organisateurs de festivals qui sont en capacité de nous inviter.
Néanmoins, et après le Congrès de Saint-Pétersbourg qui s’est tenu en novembre 2018, nous avons pu conserver notre vitesse de croisière en organisant, coup sur coup, plusieurs stages, l’un – le premier – se déroulant à Iasi, en Roumanie, lors du festival tout public dirigé par Oltita Cintec. C’était la deuxième fois que ce festival ouvrait ses portes aux jeunes critiques. Deux groupes étaient comme toujours prévus, l’un en langue anglaise dirigé par la Bulgare Aglika Stefanova, l’autre en langue française mené par la Japonaise Mariko Anazawa qui est par ailleurs la directrice adjointe des stages pour jeunes critiques. Le groupe de langue française n’ayant que trois participants, il a été fondu avec le groupe anglais. L’expérience de mêler les deux groupes avait déjà été expérimentée avec succès lors du stage organisé à Limoges en juin 2018, et dirigé par Mariko Anazawa, Michel Vaïs et moi-même. C’est là une formule sur laquelle il nous faut réfléchir et qui pourrait être renouvelée. Le stage à Iasi s’est déroulé du 2 au 10 octobre 2019.
Immédiatement après s’est tenu un nouveau stage au Festival de Wuzhen, en Chine. Un stage organisé par Peng Tao de la section chinoise, et que je tiens à remercier ici. Stage particulier puisque l’un des groupes était entièrement destiné à de jeunes critiques chinois. Bien évidemment, c’est Peng Tao qui animait ce groupe. Le deuxième groupe, constitué de stagiaires venus de sept pays différents, a été conduit par Octavian Saiu. Très belle expérience à laquelle j’ai pu, grâce à la générosité des organisateurs, assister. La programmation de cette édition du Festival a été particulièrement prestigieuse avec des spectacles de Peter Brook, Eugenio Barba, Philippe Genty ou encore Michael Thalheimer…
Les stagiaires, lors de cette session, ont également pu participer activement à une conférence publique sur la critique dirigée par les moniteurs, Peng Tao et Octavian Saiu (j’essaie pour tous les stages de toujours faire en sorte qu’il en soit ainsi dans la mesure du possible).
Ces deux stages lançaient de belle et forte manière le travail de la saison concernant les jeunes critiques. L’élan a malheureusement été brutalement interrompu pour les raisons que l’on sait, et sur lesquelles il est inutile de revenir.
À partir de cette triste donnée et à l’instigation de notre présidente, Margareta Sörenson, avec laquelle j’ai toujours été en parfait accord, nous avons décidé de trouver un moyen de faire en sorte de ne pas démobiliser les jeunes critiques et de tenter de répondre, a minima, à leurs attentes. En tenant compte de l’impossibilité de voir des spectacles vivants, à laquelle s’ajoutait l’impossibilité des jeunes collègues de se réunir, nous avons choisi de travailler sur le Net avec de nouvelles procédures de fonctionnement.
Je me permets ici de reprendre un extrait de la proposition que j’ai fait circuler auprès de nos amis du Comex le 27 mars dernier, lors de notre réunion mensuelle.
Deux expériences ont déjà été menées, l’une dirigée par Deepa Punjani avec un groupe de langue anglaise, l’autre sous la responsabilité de Mariko Anazawa pour le groupe de langue française. Avec des résultats différents, mais parfaitement intéressants.
Nous proposons de poursuivre l’expérience en séparant les groupes de langue anglaise et de langue française. À chaque fois, nous proposons une participation restreinte à 4 ou 5 stagiaires maximum dirigés par un moniteur. Cette solution a l’avantage d’être légère et plus facile à organiser ; elle tient compte notamment de la pénibilité de travailler sur le Net (fatigue, difficultés techniques, difficultés de traduction, etc.). À ce qui est proprement dit le travail (qui n’omet surtout pas l’écriture de textes) de critiques, nous proposons aujourd’hui d’ajouter un autre volet qui consisterait à inviter un critique chevronné dont le rôle serait, dans un dernier temps, de donner un avis global sur le stage et le travail de critique des stagiaires. Ainsi pourrons-nous proposer des séries de ce type de travail, même à un rythme rapproché. Avec, à chaque fois, le visionnage d’un seul spectacle (ce ne sont pas les captations de spectacles qui manquent en ce moment), à partir duquel il y aura tout loisir de discuter et de travailler. Comme les stagiaires pourront voir la captation avant la réunion de travail, ils auront tout le temps nécessaire pour écrire une critique selon des normes que nous leur indiquerons, et à partir de laquelle nous pourrons discuter. Il s’agira aussi, dans la mesure du possible, de recruter des stagiaires venant de différents pays.
La durée de ces séances ne devrait pas excéder 1 heure 30.
En espérant vivement que nous puissions reprendre le plus rapidement possible le cours des stages pour jeunes critiques tels que nous les avions toujours pratiqués.