La section spéciale Corona : Vous n’êtes pas seul !

Au cours du mois de mars, il est devenu évident que, malgré les développements nouveaux et dramatiques de la pandémie du Corona, les associations nationales de l’AICT réagissaient rapidement. Différentes initiatives ont été entreprises dans de nombreux pays où les critiques de théâtre se sont montrés actifs et inventifs. Nous savons tous qu’un critique de théâtre est bien plus qu’une personne qui rédige des critiques. Nous écrivons des livres et des articles pour le grand public et pour les universitaires ; nous travaillons sur des jurys pour des festivals, organisons des conversations et des tables rondes. À l’époque où le théâtre est entré dans l’ombre, ces compétences ont été d’une grande aide.

La solidarité avec la profession dans le vaste domaine des arts du spectacle était claire, comme l’a dit l’American Theatre Critics Association : « Vous n’êtes pas seuls ! » Les observations étaient fascinantes, comme dans un reportage venu d’Inde sur la création par une danseuse classique d’une « danse de la Corona ». Les prix annuels en théâtre décernés par des critiques suédois ont été transformés en conversations en ligne avec les artistes honorés. Une collaboration avec des auteurs dramatiques a eu lieu au Nigéria, comme en République tchèque.

Peut-être que seul un critique de théâtre pouvait utiliser ce commentaire envoyé par notre collègue français (et président d’honneur de l’AICT) Georges Banu : Alfred de Musset a parlé de « théâtre dans un fauteuil », dont il était partisan ; nous voilà, comme lui, repliés sur nous-mêmes pour « rêver au théâtre ». Réfugiés au pays de l’absence, nous le foulons devant les écrans, en attendant le « grand retour ».